Séjour à la Réunion...

La Réunion... pour faire vite... océan Indien... archipel des Mascareignes... environ 700 km à l'est de  Madagascar... environ 200 kilomètres au sud-ouest de l'île Maurice (terre la plus proche)... un peu plus de 800000 habitants... capitale: Saint Denis.

La Réunion fait moins de 50km de diamètre, soit à peine 2500km², mais elle offre une incroyable diversité de paysages qui  s'explique par un relief montagneux impressionnant et très accidenté. Du coup, en faisant une vingtaine de kilomètres, on peut passer du niveau de la mer à plus de 3000 mètres d’altitude en son point culminant, le Piton des Neiges (3070 mètres exactement, ça c’est pour si vous avez la question au Trivial!)

Pour résumé :

- au milieu, les montagnes (les cirques, le volcan et ses paysages lunaires).

- à l'est, le littoral verdoyant.

- à l'ouest, la savane plus séche.

- au sud, la côte sauvage.

Les routes sont en très bon état mais il y a beaucoup de virages, notamment pour accéder aux différents cirques (et dire qu’il y a des gens qui vivent au bout de ces routes… voire même parfois là où il n’y a pas de route!). Résultat des courses, 1100 kilomètres parcourus dans la semaine sur ce tout petit bout de terrain!

Après la géographie, l’histoire à présent! Pour faire court… au tout début, les explorateurs avaient trouvé l’île trop hostile, du coup, personne ne s’y était installé lors de sa découverte (vers 1500). Cent-cinquante ans après l’apparition de l’île sur les cartes maritimes, une douzaine de mutins de Madagascar y furent conduits (avec des femmes tout de même!). Quelques années plus tard (après les avoir oubliés!), ils revinrent les chercher et se rendirent compte qu’ils avaient finalement, plus que bien, réussi à vivre sur cette île et à fonder des familles. Sa colonisation débuta alors.

Esclavage et autres coutumes de ce genre à cette époque, expliquent l’origine d’une certaine partie de la population actuelle (Afrique). Après l’abolition de l’esclavage, c’est l’engagisme (sorte d’esclavage rémunéré!) qui se développe et fait venir un grand nombre d’Indiens sur l’île. A la fin de l’engagisme, ce sont les Chinois qui prennent le relais et arrivent en masse.

Ces différentes populations ont su se mêler et cohabitent très bien aujourd’hui sur l’île. Comme d’autres domaines, la cuisine  réunionnaise résulte de ce brasage de population. Elle est, entre autre, inspirée des cuisines chinoise et  indienne. Nous avons tester le plus de choses possible!

Voici donc un petit retour sur notre escapade:

Samedi 24 avril:

Décollage de Nouméa à 7h30... après 2h30 de vol, escale technique à Sydney... et c'est reparti pour 13 heures d'avion...

Arrivée à l'aéroport Roland Garros de St Denis à 18h30 heure locale. On récupère la voiture de loc que l'on avait réservée, et après 45 minutes de discussion (du genre: nous: "Ok, on n'a pas de siège pour le petit, mais si on se fait arrêter et qu'on a une amende, c'est vous qui payez?"... eux: "Oui, bien entendu"... nous: "Ok, et si on a un accident et qu'il lui arrive quelque chose, comment ça se passe?"... eux: "Bah, là je ne sais pas quoi vous dire!"), on a enfin un siège bébé pour mettre dans la voiture! Nous voilà donc parti jusqu'au gîte, Le Medinilla à Bras-Panon, où l'on est attendus pour manger.

Le gîte :

Assez sympa, la famille (de la grand-mère à ses petits-enfants) nous a bien accueillis et nous a briefés un peu sur l’histoire, l’économie, le tourisme de la Réunion…

Petite dégustation de rhum arrangé maison pour l’apéro et de différents miels locaux aux petits-dej, pas mauvais du tout!

On croise un autre couple, arrivé de France avec une semaine de retard à cause du nuage de cendres! Héhé, fallait arriver par l’autre côté, comme nous!

On est donc fin prêts et remontés pour attaquer nos visites le lendemain matin.

Ah si, petit détail pour cette première journée: quand cela fait trois mois que l'on n'a pas utilisé sa carte bleue de métropole, et bien on se retrouve comme des couillons devant le distributeur à chercher ce fameux code... que l'on n'a jamais retrouvé d'ailleurs!!

Dimanche 25 avril:

Au programme de la journée, visite du cirque de Salazie : un paysage époustouflant… une sorte de canyon tout verdoyant… on se sent tout petit devant ces montagnes si abruptes, ces cascades (dont le voile de la mariée, où l’on a fait notre première rando avec Lenny sur le dos… plutôt tranquille, on passe, entre autre, au milieu de cressonnières)… puis un joli petit village (Hell-Bourg) avec ces cases créoles caractéristiques.

Avant de rentrer au gîte, passage par le bord de mer, puis on remonte une rivière jusqu’à un bassin (bassin de la paix) où il doit faire bien bon se baigner en pleine journée.

On croise un grand temple Tamoul… il y en a plein l’île, et de toutes tailles.

Couchés de très bonne heure pour récupérer un peu du décalage horaire, surtout que Lenny se réveille très (trop !) tôt.

Lundi 26 avril :

Changement de gîte aujourd’hui… nous devons être, ce soir, au « Quatorzième kilomètre », sur la commune du Tampon.

Du coup, nous avons prévu, après un détour par les cascades de Takamaka, de longer la côte Est/Sud Est en faisant des petits arrêts pour visiter les villes.

Saint Benoît… Sainte Anne… Sainte Rose (l’anse des cascades)… 

On se rapproche du côté Est du volcan, et là, on tombe sur les traces des anciennes coulées de lave… waoouuuuhhhh… un vrai choc… le coin porte le nom du « Gand Brûlé »… ce n’est pas pour rien! Ils ont aménagé un endroit, « le théâtre », pour retracer et expliquer les différentes éruptions… on y voit un fumant à une cinquantaine de mètres… y’a de l’activité en permanence!

On reprend la route… Saint Philippe… Saint Joseph (la grande anse)… Saint Pierre… Le Tampon et enfin le Quatorzième kilomètre! Après avoir cru être perdus, on trouve le gîte.

Le gîte :

Le Rosier... ça ne paye pas de mine de dehors, mais à l’intérieur c’est gigantesque!

Des gens adorables… ils font ça depuis un bout de temps… ils nous ont accueilli avec un jus de fruits frais que la dame nous a concocté devant nous… ça sera comme ça tous les matins!! Elle représente la Réunion à la foire de Paris de temps en temps… et c’est le monsieur qui a construit ce gîte… du coup, c’est super bien arrangé. Ils vivent en bas, avec une cuisine et une salle de réception très grande (ils font des communions, des anniversaires…), et le haut est réservé aux visiteurs. Malgré le grand lit et le lit bébé dans notre chambre, il restait de la place pour mettre 2 ou 3 lits encore! Et qui loge dans une des autres chambres? Le même couple qu’au premier gîte!

Lenny  a le droit de visiter le jardin et d’aller dire bonjour au chien avec le monsieur pendant que l’on déjeune.

Mardi 27 avril :

Le volcan !

Passage incontournable de la Réunion, nous voilà donc partis à l’assaut du Piton de la Fournaise… enfin, d’une partie, car on a un petit boulet à traîner!! Une bonne heure de route pour y aller… le paysage défile et change carrément en peu de kilomètres… le temps également! Grand soleil par moment, petits nuages à d’autres, voire même brume épaisse à notre arrivée au parking du Pas de Bellecombe (2311 mètres d'altitude), départ des randos! Tant pis, on y va tout de même, on se dit qu’on apercevra bien quelque chose… et on a bien fait! On avait déjà été stupéfaits par la plaine des sables quelques kilomètres avant le parking, mais là ce n’est pas mal non plus! Une bonne série de marches pour descendre les remparts naturels qui mènent à l’enclos du volcan et admirer de plus près. En fait, on est côté Ouest à cet endroit, on marche sur de très anciennes coulées, les plus récentes allant toujours côté Est, vers la mer… d’ailleurs, l’île grandit de plusieurs dizaines de kilomètres carrés à chaque grosse éruption!

On passe le formica Léo (petit cratère sorti de nulle part!):

Et on va jusqu’à la Chapelle Rosemont (un « rocher » creux)… c’était l’objectif (plus que raisonnable!) de la balade (tant pis pour les deux cratères du volcan, le Dolomieu et le Bory). Retour un peu plus difficile à cause des marches! Deux heures et demi de rando.

Puisqu’il nous reste un peu de temps, on retourne longer la rivière Langevin (avec ses cascades et ses bassins, bien entendu !) et on termine en débusquant une plage de sable noir que l’on n’avait pas eu le temps de faire la veille à Vincendo.

Mercredi 28 avril :

Deuxième cirque de l’île : Cilaos

C’est d’ici que viennent les eaux minérales (qui piquent et qui piquent pas) à la Réunion. Encore plus de virages qu’à Salazie, mais on tombe derrière un mini camion citerne conduit par un gars du coin, ça se voit ! On lui emboîte le pas, il patine à chaque virage des lacets… même pas peur!

Nous voilà arrivés à Cilaos. On se dit qu’une petite balade avant de manger serait sympathique… on avait vaguement lu un truc dans un guide… nous y voilà partis ! En fait, soit on n’avait pas vraiment bien lu, soit ils se sont complètement gourés, mais toujours est-il qu’on se tape plus de deux heures de rando sur des dénivelés de dingue! (d’ailleurs, le plus dur des raids de la Réunion, la diagonale des fous, passe régulièrement par ici!). Bien sûr, on était partis sans eau ni vivres, puisque l’on pensait marcher une demi-heure maximum!!

On remonte épuisés et on s’affale à une table d’un resto pour se remettre de nos émotions! (en plus, c’était même pas beau au bout de la rando… escrocs!)

Jeudi 29 avril :

Dernier changement de gîte… on remonte vers le Nord en longeant la côte Ouest cette fois-ci, pour rejoindre « la Caz des Orangers », à Sans Souci, près de Saint Paul. On visite au passage Saint Pierre, Saint Louis, Saint Leu (le souffleur, les salines), Saint Gilles les bains (petite «station balnéaire» assez touristique où l’on a dégusté quelques macarons!)

Le gîte :

Alors, comment décrire le gîte… plus… populaire! Sept ou huit chambres… deux toilettes et deux salles de bain en commun… un peu beaucoup moins propre que le précédent… faut s’adapter quoi! La famille (un couple avec leurs deux petites filles) vit dans une maison juste à côté et rejoint tout le monde à chaque repas. On  est chez l’habitant là! Ça a son charme, pas désagréable!

Un «vieux» créole et un breton expatrié font partie des meubles et font un peu tout ce qu’il y a à faire.

Le premier soir, ils nous offrent le rhum arrangé des touristes… le gros bocal au gingembre… le deuxième soir, on a le droit à un spécial aux jamblons… et le dernier soir, on attaque la bouteille sortie de je ne sais où, le rhum au faham (une orchidée de là-bas !), en mangeant… et on se la cure en jouant aux dominos ensuite pendant que les autres touristes, fraîchement débarqués, se font servir un petit gingembre! On va dire qu’on a fait connaissance au fur et à mesure!!

Vendredi 30 avril :

Le marché de Saint Paul… le plus gros marché de l’île… il commence le vendredi matin et se termine le samedi midi. On y croise autant de touristes que de locaux, ambiance bien agréable malgré la chaleur qui règne sous les parasols des étals. On est en bord de plage… il suffit de sortir du marché avec ses provisions pour se faire un pique-nique fort sympa et en ayant bien moins chaud à l’ombre des palmiers.

Beaucoup de marchands de légumes, mais également de vanille… de paniers… de chapeaux... et de samoussas à tout et n’importe quoi! Il y a même un marchand de sorbets coco…

Non loin de là, le cimetière marin, très bien entretenu, au bord de la plage. On y retrouve, entre autres, des pirates, des explorateurs, des naufragés…

Un petit musée en passant… le musée Villèle… une ancienne demeure coloniale, dans une sucrière, retrace l’histoire de l’esclavage à la Réunion.

En rentrant au gîte, détour par l’étang de Saint Paul, un plan d’eau juste au bord de la mer, qui ressemble, par endroits, à une palmeraie inondée. Curieux…

Dernier petit détour… Jumbo Score… le supermarché sur notre route… vous ne croyiez pas qu’on allait revenir ici sans notre de rhum ni Nutella!! On fait quelques petites emplettes de choses que l’on ne trouve pas chez nous ou alors hors de prix!

Samedi 1er mai :

Troisième et dernier cirque de l’île, Mafate. Pour avoir un point de vue bien étendu, rendez-vous au Piton Maïdo. Deux parkings… le premier permet une petite rando (toute petite), laissant voir de jolies vues, le second est pour les feignants, vous amène juste au pied du belvédère pour admirer le spectacle. On aperçoit, au fond des vallées, de petits villages isolés, ravitaillés soit en marchant plusieurs heures, soit en prenant l’hélicoptère!

En redescendant de là, on emprunte un bout de la forestière des tamarins… petite route ombragée serpentant au milieu de la végétation de mi-montagne… agréable comme tout… plein de beaux endroits où l’on s’arrêterait bien faire une petite pause pique-nique/sieste… sauf que quand on l’emprunte un jour férié, on oublie cette idée, car il y a déjà des gens tout partout!

On se dirige donc, pour notre pique-nique, vers la plage de Boucan-Canot. C’est l’une des rares vraies plages de l’île, du coup, plutôt, pas vraiment moins de monde que sur la petite route, mais bon, fallait bien que l’on voit à quoi elle ressemble! (on peut trouver des coins plus calmes en continuant la route qui longe la plage). Restos, bars, petites boutiques de souvenirs… le paradis des touristes! Petite baignade, prudente, vu la taille et la force des vagues!

Dimanche 2 mai :

Après notre dernière nuit à la Réunion, on charge la voiture puis on finit de longer la côte, sous la pluie, en direction du Nord. On passe par le Port, la Possession... pour rejoindre Saint-Denis. Et là, c’est le déluge ! Des trombes d’eau, les rues sont inondées… on attend tranquillement que ça se calme… mais ça ne se calme pas totalement ! On se trouve, après maintes péripéties, un endroit où se poser pour manger, légèrement… humides! Et comme par hasard, maintenant qu’on est installés, mais mouillés, la pluie s’arrête ! Au moins, on pourra profiter de l’après-midi pour visiter.

Balade à pied dans les rues de St Denis… vieilles cases créoles (plus ou moins bien conservées)… églises… mosquée… musée Léon Dierx (où Lenny a fait le grand nettoyage du carrelage sous les yeux plus ou moins amusés des gardiens!)… muséum d’histoire naturelle du jardin de l’état…

On reprend la voiture jusqu’à Sainte Marie et son port animé, avec des bouibouis qui vendent de la bouffe tout autour.

Il est temps de boucler les valises et de se diriger vers l’aéroport… sans oublier d’apprécier un Big Tasty (bah ouais, ça existe pas au Mac Do calédonien !)… on rend la voiture et on rejoint l’aérogare… décollage prévu pour 23h30… Lenny a donc le temps de commencer sa nuit!

Et voilà, nous arrivons à Tontouta le lendemain soir (avec les sept heures de décalage horaire!)… il nous reste à récupérer nos valises chargées, reprendre notre voiture, direction chez nous pour aller dormir! Enfin, c’est ce qu’on espérait… Lenny et le décalage horaire… une longue histoire d’amour!

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